L’arbre

À force d’oiseaux, l’arbre nu

chantait contre le froid.

La nuit n’est plus complète

mais le sommeil est là encore

et la lutte inégale.


Je brasse une fumée d’aurore,

marée de mots clairs et entendus.

Au-delà il n’y a plus de code ;


Dans cette nuit semi-obscure

se profilent les ombres lascives

d’une conscience à peine dévoilée.

Rien de connu, elles ne désignent rien.


L’arbre chantait pour ne plus avoir froid.

Je l’affirme, qu’importe les mots.

Ils savent aussi le non-sens,

ne sont là que pour eux-mêmes

et ce n’est pas mensonge.


À naviguer dans l’imprécis,

je me sens bien dans le brouillard

inachevée, en constante migration,

les yeux fixés de l’au-delà au centre.

De l’un à l’autre va la brume.


À force d’oiseaux l’arbre nu

chantait contre le froid.

Dressé dans la pénombre,

noir et pointilleux,

il attend le jour. Il chante.

La sève monte silencieuse.



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