L’arbre
June 1, 2020À force d’oiseaux, l’arbre nu
chantait contre le froid.
La nuit n’est plus complète
mais le sommeil est là encore
et la lutte inégale.
Je brasse une fumée d’aurore,
marée de mots clairs et entendus.
Au-delà il n’y a plus de code ;
Dans cette nuit semi-obscure
se profilent les ombres lascives
d’une conscience à peine dévoilée.
Rien de connu, elles ne désignent rien.
L’arbre chantait pour ne plus avoir froid.
Je l’affirme, qu’importe les mots.
Ils savent aussi le non-sens,
ne sont là que pour eux-mêmes
et ce n’est pas mensonge.
À naviguer dans l’imprécis,
je me sens bien dans le brouillard
inachevée, en constante migration,
les yeux fixés de l’au-delà au centre.
De l’un à l’autre va la brume.
À force d’oiseaux l’arbre nu
chantait contre le froid.
Dressé dans la pénombre,
noir et pointilleux,
il attend le jour. Il chante.
La sève monte silencieuse.